Confusion

Au lieu de te pencher sur tes souffrances, pourrais-tu Te voir dans l’instant ?
Toi et Toi seul, avant toi…

Au lieu de pleurer sur le sentiment de ne pas être compris(e) à ta juste valeur à ta juste image que tu maintiens, envers et contre tout, et que tu ressens viscéralement être toi, pourrais-tu Te voir dans l’instant ?
Toi et Toi seul, avant toi…
Avant les ressentis qui te collent à la peau et t’engluent au point que tout en toi est désormais enserré, comprimé, compressé.

Peux-tu t’autoriser à ne plus vouloir être formaté, compacté et à découvrir cet Autre (qui n’a pas de nom), que tu regardes encore comme un autre et qui pourtant n’est autre que Toi…

Mais cela t’est-il possible ?

Quand tes ressentis reflètent si implacablement ce que tu te sais, ce que tu te crois, gravé par cœur depuis tant d’années, mémorisé comme les tables de calcul ou les poésies qu’on te forçait à assimiler jusqu’à ce que tu les récites d’un trait, sans plus laisser place à la moindre hésitation. Dix sur dix, une belle image pour te récompenser et te voilà si fier de toi.

Fier d’avoir rejoint ceux qui savent et qui jamais ne se posent d’autres questions que celles qui les maintiennent indéfectiblement dans le club verrouillé des sachants.

Si tu pouvais voir combien ton histoire n’est qu’une fable de plus apprise par cœur qui t’aveugle au point d’engloutir ta véritable origine sous des couches et des couches de convictions, de suffisance et d’arrogance.

Et ainsi, peu à peu, la Vie s’est retrouvée mêlée d’un monde que tu crois.

Et ainsi, peu à peu, la Vie est devenue trouble de solitude, de souffrance, d’agitation, de confusion…

Il y a urgence à te réveiller, à te poser des questions, à remettre en doute tout ce qu’on t’a inculqué, à voir avec les yeux de la curiosité et de l’incertitude tout ce qui t’entoure et tout ce que tu crois, sans révolte, avec douceur, questionner jusqu’à ta propre existence.

Entends bien que l’urgence ne concerne que toi.