Rencontre-toi

Oui, tu te sens seul mais peux-tu voir, essayer de voir, d’où te vient ce sentiment d’être abandonné de tous et de tout, cet espace incommensurable où tu te vois, sans rien autour de toi, sans personne autour de toi, juste toi, toi seul, seul à seul, seul avec ta solitude.

Oui, tu te sens triste, fatigué, éprouvé, paniqué car tu te sens seul, seul face à personne pour te (re)connaître, seul face à l’inconnu qui te fait peur parce que rien ne bouge à l’intérieur, rien ne bouge car tout est vide, vide de tout… même toi, tu n’es parfois plus trop sûr d’être là…

Oui, c’est vrai, c’est vrai que les choses semblent ainsi, « semblent » mais à quoi bon te le souligner, perdu dans ta solitude, qui voudrais-tu, qui pourrais-tu entendre…

Alors, tu te forces encore une fois, peut-être que le problème vient de toi, que le vrai est là-bas, et tu fais semblant, semblant de ne pas être toi, seul dans ta solitude, mais à force de faire semblant, un moment vient où tu vois bien que tout cela ne sert à rien, même en la compagnie des autres, au fond ta solitude est toujours là.

Ce ne sont pas des autres dont tu as besoin, c’est de toi. Tu l’as bien vu puisque, même avec ou après les autres, ta solitude est toujours là. Les autres ne répondront jamais à tes questions, les autres ne sauront jamais qui tu es vraiment. Même toi, tu ne le sais pas. Et c’est bien là qu’est ta véritable solitude. Regarde bien de ce côté là. Tu ne sais pas qui tu es vraiment parce que tu te vis séparé de toi.

Au fond, tu crois que tu as besoin des autres mais ta solitude ne vient pas de ce besoin-là. Elle vient du besoin de toi.Du besoin de te retrouver. Du besoin de te compléter, comme avant, il y a très longtemps. Il y a si longtemps que tu ne te souviens pas. Tu ne te souviens plus. Tout semble perdu. Tout n’est plus que solitude. Solitude de toi, de ce que tu es, au plus profond de toi.

Alors oui, il faut un certain courage pour aller voir de ce côté là. Mais tu pourrais essayer. Qu’as-tu à perdre ? Ne l’es-tu pas déjà ? Si tu te laissais aller dans ton besoin de toi ? Tu verrais peut-être (oh, sans doute pas au début, il faut du temps pour que les croyances si profondément ancrées, si profondément agrippées, commencent à frémir, à s’agiter, à s’affoler, parce qu’elles ont si bien pris soin de toi depuis si longtemps), tu verrais que les autres n’ont rien à voir là-dedans. Il ne s’agit toujours que de toi.

Toi, toujours toi. Alors..

Oui, dans tout ce qui se célèbre autour de toi, le chant d’un oiseau, le soleil rouge flamboyant, l’étendue infinie de l’océan, le chant calme des montagnes, rencontre-toi…

Mais aussi, dans tout ce qui s’effondre autour de toi, la tristesse d’un proche, la douleur des autres, la souffrance du monde, rencontre-toi…

Et surtout, surtout… Dans ta solitude, rencontre-toi. Seul à seul, dans l’intimité secrète de ce que tu es vraiment.

 

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